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LE CANAL DE BOURGOGNE

  (des Canalous aux plaisanciers)

Le Canal de Bourgogne traverse les magnifiques paysages de l'ancien duché de Bourgogne, l'Auxois, le Dijonnais, le Tonnerrois et la partie sud du Senonnais, reliant la rivière YONNE à MIGENNES à la SAONE à SAINT JEAN de LOSNE. A le voir si tranquille, on le croirait installé là depuis longtemps, à attendre les amoureux de la nature tout au long de son cours ombragé. Et pourtant !, fruit de la pensée humaine des prouesses techniques et du dur labeur des hommes, il fallut bien du travail pour en arriver là.

L'idée de joindre les deux mers datant du temps des romains, il faut cependant attendre la fin du XVème siècle pour attaquer son étude ... Les Etats de Bourgogne en 1501 autorisés par LOUIS XII commencent les travaux suspendus pour cause de révolution, repris en 1822, mais ce n'est que le 2 Janvier 1833 que le canal sera ouvert à la circulation sur toute sa longueur.


Le canal de Bourgogne, c'est 242 KMS avec 189 écluses en pierre de taille et moellons, 28 ports et communes traversées, de nombreux ouvrages d'arts( en particulier le souterrain de POUILLY, principal ouvrage d'art , long de 3350 mètres au centre du bief de partage. Jusqu'en 1867 le halage s'y faisait avec les pieds, puis avec l'aide d'une chaîne fixée sur le fond, puis avec le toueur à vapeur délaissé pour cause de fumée au profit du toueur électrique circulant dans les deux sens.



 

L' alimentation en eau du canal nécessaire aux éclusées et perte par évaporation, est assurée par prise d'eau en rivière, pompage dans la Saône et dans les six réservoirs d'une capacité de 30 millions de M3,crées dès la fin du XIXé siècle.

L’entretien du canal est une lourde charge pour compenser infiltrations, fuites, effondrements des berges de même que le maintien du rideau d'arbres plantés et l'accessibilité du chemin de halage.



Disparus ou en voie de disparition pour la plu­part, le Canal a contribué à développer de nom­breux métiers.
L'éclusier, personnage clef, qui assure ouverture et fermeture des portes pour la remontée et la descente des bateaux et qui est logé dans de petites maisonnettes aux architectures différentes selon la région.
Le halage : la traction humaine de la péniche, dite « à la bricole » a subsisté jusqu'en 1914 et remplacée par mulets et chevaux logés au milieu du bateau, système remplacé par le tracteur et enfin la motorisation de la péniche en fer qui rem­plaçait le bois.
Des métiers spéciaux, tel le marché ambulant typique (M DRIGEARD )qui a vendu de la vais­selle sur son bateau plus de 50 ans, mais aussi des bateaux hôpital ou ambulance pendant la période 1915 et même des bateaux théâtre.
En périphérie du canal travaillaient cordonniers, voiliers et autres charpentiers (réapparus aujour­d'hui pour la restauration). Secteur économique important, le canal a fait vivre les familles de mariniers soumis aux aléas du fret dont le mar­ché scellé par un coup de canon jusqu'en 1936 fut remplacé par la bourse d'affrètement qui, réglementa les transactions. En bordure du canal s'installèrent de nombreuses fabriques métallur­giques, scieries et carrières.


L'expansion économique du canal fut contrariée dés le début par la concurrence du chemin de fer dés 1851 alors que le premier bateau naviguait en 1833 !

Et ce ne fit qu'empirer, de 591 000 T transportées en 1929, on arrive à moins de 40 000 T actuellement, sans espoir de retour. D'autres moyens de transport, un tracé sinueux loin du lieu de fabrication, de trop nombreuses écluses qui n'offrent pas grande rapidité et pour accentuer le tout, un entretien aléatoire, des périodes de chômage et de fermetures fréquentes, autant d'éléments qui s'ajoutent les uns aux autres pour une analyse triste mais réaliste sur la condamnation de l'activité commerciale.




Mais pas de défaitisme ! Le canal ne deviendra pas une autoroute ( mais si ! ce fut un projet) grâce au plaisanciers, successeurs des «canalous » qui obligent à travers la construction de bases nautiques les services de « voies navigables de France » à inscrire plus régulièrement des programmes d'entretien des berges, l'automatisation des écluses. De même le développement du tourisme périphérique, la mise en valeur de nos richesses patrimoniales accessibles du bateau, une promotion des produits régionaux ne peuvent que contribuer à conserver et entretenir ce patrimoine national qu'est LE CANAL de BOURGOGNE.


Armand DEJOUX

Les Dossiers Cartophiles

Edité par VISUALIA Cartophilie et Illustrations 
de La Poste et de France Télécom

 


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