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Histoire de la Bourgogne



EVOCATIONS ET HOMMAGE AUX CATHÉDRALES GOTHIQUES DE BOURGOGNE " Format : 61 x 46 cm
encre de chine - Christian BONNEFOY
Près de l'âtre où pétillaient quelques bûches un grand-père parlait avec son petit fils, un tout jeune adolescent.
L'enfant dit: « grand-père parles-moi de la Bourgogne ».
... L'homme hésita et dit: «je te parlerai tout d'abord de la Puisaye ... c'est là que je naquis ».

Riche d'une souple terre argileuse que recouvre d'immenses forêts, la Puisaye se lança dans l'aventure de la poterie.
Saint-Amand en Puisaye s'enracine en plein coeur d'un gisement argileux.
L'argile est souple à modeler et de couleur gris foncé que l’on vitrifie grâce au « grand feu ».
C'est dans l'aile d'un château qu'une artisane a installé son atelier, riche du savoir-faire de ses parents.

Au début du siècle cette commune comptait treize poteries disséminées dans les hameaux voués au grès.
... Le four éclaire faiblement la potière qui centre sur un tour une motte de terre brune qui deviendra un bol, un pichet ou bien un vase marqué de l'empreinte d'un style local ancestral,
... Un poète n'a-t-il pas écrit: « Les potiers produisent des bols, des assiettes, des pichets discrets et simples».

L'artisane de ses lieux réalise des pièces uniques, à mi-chemin entre la poterie et la sculpture.

A Saint-Amand en Puisaye l'on produit maintes poteries en grès flammés.

A une dizaine de kilomètres, il est une cité féodale dont il reste encore quelques vestiges, les murs effondrés d'un château ... et d'autres traces.

Au début du siècle, dans la forêt, pelles et pioches mirent à jour ce qu'il reste d'un atelier. On y fabriquait des grès, les bleus de Saint-Vérain destinés aux nobles du pays.

...Cela se passait au milieu du XVI siècle dit-il ! »

Revenons sur nos pas, c'est à Toucy une ville de Puisaye, que naquit en 1817 Pierre Larousse.
C'est en 1863 qu'il concrétisera son travail monumental, en publiant le premier fascicule de son « Grand Dictionnaire Universel » du XIX siècle. Une jeune femme souffle sur les aigrettes d'un pissenlit aux feuilles dentelées, les graines s'éparpillent au gré du vent ...

... « La Belle Semeuse » a fait, et fera un long chemin ...

Combien de doigts ont tourné les pages du « Larousse » et combien encore les tourneront !

N'oublions pas que la Puisaye est une mosaïque de châteaux bâtis avec la brique et le grès ferrugineux.

... Sidonie, Gabrielle, Colette native de Saint-Sauveur fût le chantre émerveillé de cette région.

C'est au château de Bontin, une demeure parée de brique claire, que le futur Duc de Sully et ministre du roi HENRY IV, convola en justes noces avec Anne de Courtenay.
Le château de Saint-Fargeau est couvert d'ardoise grise. Les tours sont surmontées de fines coupoles ; la plus importantes est la Tour Jacques Coeur. Construite au X siècle par le frère de Hugues Capet, elle fût rebâtie par Jacques Coeur et la Grande Mademoiselle, duchesse de Montpensier, cousine de Louis XIV, alors exilée à Saint-Fargeau.
Un architecte de Versailles allait changer sa physionomie.

Entre bois et champs, au bout d'une allée nimbée de romantisme, se dresse le château de Ratilly. C'est un lieu de rêve. Deux artistes tombèrent sous son charme, il devint un lieu artisanal de création.

A Druyes les Belles Fontaines une monumentale ruine féodale veille sur un joli village.

... « Evoquer le seul nom de Bourgogne, mon enfant ... c'est parler de magie et de mystère ».
... Et puisqu'en Bourgogne le dénominateur commun c'est le Bourgogne, voici les clefs de la cave !

Pourquoi ne pas commencer par Chablis, cette cité pleine de charme.
Le pinot noir, le chardonnay y règnent en grands seigneurs, cépages nobles tressant une couronne de domaines viticoles.

Le chardonnay fût introduit ici par les moines cisterciens de l'abbaye de Pontigny à Saint-Bris le Vineux ; à Chitry les viticulteurs ont misé sur le chardonnay.
A l'est de Chablis, l'on découvre d'autres grands crus arrimés à un coteau pentu. Et puis c'est Valmur, Vaudésir.
Sur ce versant se concentre la fine fleur du Chablisien. Qui a « tasté » l'un de ces crus vous parlera de sa note fraîche et de sa rondeur en bouche !
A quelques pas de Maligny, c'est un cru racé ... le Fourchaume.

Certains villages bourguignons ont conservé les traces de leurs anciennes vocations quand les vins s'en allaient à Paris, par voie d'eau.

Les caves de Bailly entreposent dans un vaste chai le pétillant Crémant de Bourgogne.

A Coulanges la Vineuse, les clefs du « Musée de la Vigne » sont à demander au café restaurant « Les Vendanges ».

Dans l'Yonne on boit aussi du cidre. Aux confins de la Champagne, c'est le pays d'Othe, avec ses villages isolés, ses vergers aux couleurs satinées, ses hêtres, ses charmes, ses chênes ...
Les forêts s'éclaircissent et l'on découvre les pommiers et le cidre d'Othe, d'un jaune et d'une saveur inimitable !

Le Morvan ! ... grand-père ! Parlez-moi du Morvan !
... Le Morvan c'est un pays constellé d'une myriade d'étangs ; c'est une citadelle de granit couverte de noires forêts.
Le Morvan est au milieu de quatre départements, constituant « La Bourgogne » : l'Yonne, la Côte d'Or, la Nièvre et la Saône et Loire.
Le Mont Beuvray fût un berceau de l'unité gauloise.

L'ascension des cimes morvandelles mène dans le Haut-Faulin, le plus haut sommet de Bourgogne, l'ambiance est montagnarde, surtout l'hiver quand la neige recouvre les chemins forestiers.

L'enfouissement progressif du granit et la fin des fougères annoncent la sortie du Morvan, c'est à la sortie de ce dernier que rayonne Vézelay.

... Grand-père as-tu visité Vézelay ? Ah oui, il y a longtemps tu sais ! ... Ah ! ... Vézelay ... la colline éternelle !
Depuis la place du champ de foire nous avons suivi les remparts jusqu'à la Tour des Ursulines. Un sentier descend vers la croix de la Cordelle où Saint-Bernard prêcha la deuxième croisade, la basilique en fût le point de départ.
Alentour, c'est un paysage champêtre, où dans de vastes prairies glisse ... glisse la Cure.

Les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle firent une halte dans ce haut lieu sacré. La basilique abrite les reliques de Sainte-Madeleine dans la crypte carolingienne.
Sa nef et son narthex sont des éléments romans du XII siècle tandis que coeur et transept sont gothiques. La façade fût restaurée au XIX siècle.

Philippe-Auguste le Roi de France, y rencontra Richard Coeur de Lion pour partir en croisade. Saint-François d'Assise y fonda un monastère.
Un chemin de ronde, longe les remparts. Tout est magnificence dans ces lieux. Nombre d'artistes, d'écrivains y vécurent.

La basilique a incité l'UNESCO à un classement mondial.
C'est l'alliance harmonieuse entre roman et gothique.

« Partons en Côte d'Or … dit le grand-père » ...

... Avec la fougue d’un poète, il parle de Gevrey qui a gardé les austères murailles de son château médiéval, jadis véritable cave fortifiée des abbés de Cluny.

Le domaine viticole de Gevrey-Chambertin est immense.
Et voici Vougeot, un monument historique vivant. Au faîte des vignobles s'élève le château. La prochaine étape sera Nuits Saint-Georges avec ses maisons anciennes et la gloire d'être connu ... loin ... très loin !
Le vignoble de Nolay est réputé pour ses vins fins et fruités.

Rendons hommage au tonnelier qui avec art fabrique les tonneaux en différents gabarits, dans le bois du chêne. Il va cintrer les douelles et les exposer à un feu de paille.

... Un château veille sur le vignoble d'Aloxe-Corton un fleuron de la côte de Beaune.

Marié à Corton en 1862, l'empereur d'Occident, Charlemagne y posséda trois hectares de vigne. II légua son nom à quelques arpents du vignoble ; c'est l'origine de ce fameux vin blanc « le Corton Charlemagne ».
En amont de Beaune, Savigny les Beaune se tapit au creux d'une vallée, on y élabore des vins de grande classe.
Les blancs suggèrent des plaisirs buissonniers, qui feront la part belle à un plat d'escargots de Bourgogne.
Au fil du temps, on permit à l'Hôtel Dieu de se constituer un domaine viticole. Chaque année ses vins sont vendus au profit des Hospices.
On se souvient quittant les lieux d'un musée du vin de Bourgogne, situé dans l'ancien palais des Ducs ...

... A deux pas Pommard nous attend, son nom chante, sa gloire est universelle. Le pommard a ravi Victor Hugo et Ronsard par sa robe sombre.

Les villages, au passé ancien, sont beaux et accueillants « Envolons-nous, dit-il et posons nous à Mercurey ».
Colette, plume charnelle et voluptueuse, questionnait « savez-vous ce qu'est une caresse ? » Buvez un vin de Mercurey !

... Tout en haut du pays, il est une belle église romane.
Les premiers crus de Mercurey présentent une robe d'un rouge profond.
Rully nous attend avec son château du XIV siècle aux tours féodales, son impressionnante toiture en lauses et son fringant clocher.

... Dijon, ancienne capitale des ducs de Bourgogne s'enorgueillit d'un riche patrimoine de monuments historiques et d'hôtels particuliers classés.
La rue des Forges rassemble des demeures d'exception ; elle débouche sur une place où trône la statue d'un vigneron.
La cathédrale Sainte-Bénigne (XIII - XIV siècle) est un bel exemple de sanctuaire bourguignon.
Charles le Téméraire, fils de Philippe le Bon naquit à Dijon en 1433. Une tour monumentale porte le nom de Philippe le Bon.
Il essaya de se constituer une principauté puissante aux dépens de la Monarchie Capétienne. A Louis XI il fit signer les traités de Conflant et Saint Maur en 1465.
II forma une seconde ligue contre le roi de France et le retint prisonnier à Péronne. Il soumit la Lorraine. En 1477 il fut tué devant Nancy.
Avec lui s'écroule Ie vaste édifice des Ducs de Bourgogne et des Valois.

Sa fille, Marie de Bourgogne naquit en 1477, elle épousa Maximilien 1er, un autrichien né en 1459, empereur germanique de 1493 à 1519. Il livra à Louis XI la bataille de Guinegatte en 1479 et celle d'Arras en 1482.

... Une route pittoresque nous emmène à Givry. C'est un bourg fortifié. Ce pays a conservé certains édifices, une monumentale église octogonale du XYIII siècle. Sa poste à l'air d'un château avec ses angelots et ses grappes de raisin sculptés.

De nombreuses fontaines rafraîchissent la cité. Le vin rouge particulièrement apprécié par Henri IV est puissant avec une note de mûre et de cerise.

André Frenaud, poète paysan de Saint-Vallerin arpenta de son pas lent et rêveur Montagny qu'il aimait.

... La Bourgogne est un livre vivant de l'Histoire. D'innombrables châteaux témoignent de cette richesse artistique et architecturale.
Ces châteaux vous invitent à une promenade vagabonde dans l'intimité des chemins.

A Chalons sur Saône à l'angle de deux rues, sur une console, le Christ vous attend.
Une des gloires de cette ville, c'est celui qui inventa la photographie : Nicephore - Niepce ; une magnifique statue fût élevée place Saint-Vincent. Sur cette place, il est un musée qui porte son nom.

Le fantôme de Marguerite de Bourgogne semble hanter les lieux, elle fût emprisonnée au château de Couches après avoir été répudiée par son mari Louis X le Hutin.

Le château de Connatin, au bord du mont Saint-Romain regorge de magnificence; les décors sont de l'époque Louis Xlll.

« Enfant ! ... il se fait tard, le feu s'éteint, allons donc dormir » !
« Grand-père !parle-moi veux-tu ? ... parle-moi d'Auxerre notre ville !
... Ah !... Auxerre !!! Lorsqu'on dit Auxerre on pense au flottage du bois vers la capitale. Au coeur du quartier de la Marine, la statue de Saint Nicolas rappelle cette époque à ceux qui passent par là.

C'est un îlot médiéval agrippé au flanc nord de l'abbatiale Saint-Germain. Les voituriers d'eau peuplaient autrefois les demeures à pans de bois. Une ruelle relie l’abbaye Saint-Germain à la cathédrale Saint-Etienne. Saint Germain fût le cinquième évêque d'Auxerre.
Ce fût un grand évangélisateur de la Gaule.

La vue sur la ville et sur les quais de l'Yonne invite à une contemplation qui se poursuivra dans la cathédrale, ce monument arbore des atours d'une rare élégance ...
...A son chevet c'est la rue Leboeuf qui mène à l'ancien palais épiscopal.
La place des Cordeliers est au centre de la ville. Le quartier de l'Horloge est réservé aux piétons. La Tour de l'Horloge servit un temps de geôle avant d'être transformée en beffroi et en horloge à deux cadrans indiquant les heures, le mouvement du Soleil et de la Lune.

L'on découvre de belles rues pavées, des fontaines, des statues, des maisons à colombages. Place Charles-Suruge, haut perché, Cadet Roussel vous salue.

Les églises Saint-Pierre, Saint-Pèlerin, Saint-Eusèbe vous invitent à prier devant leurs autels.
Mon enfant fait ta prière et va dormir ...à demain !


Odile Saint-Martin

Histoire de la Bourgogne
Edité en 2003 par l’auteur.


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