ICAONNA Le patrimoine touristique et culturel de l'Yonne
TOURISME
CULTUREL
DANS L'YONNE
www.yonne-89.net
         

Les Légendes de la Fosse Dionne de Tonnerre

Extrait de : "Les Eaux Merveilleuses du Tonnerrois",
 par Pierre MILLAT, édité par l'association des Amis
 de la Chapelle de Villeneuve aux Riches Hommess (1997)

( Les plus belles légendes nées au fils du temps, autour de la Fosse Dionne à Tonnerre, illustrées par un diaporama )


 

 

1 . LA FOSSE DIONNE

La source de la Fosse Dionne, située dans un quartier retiré de Tonnerre, dispense ses eaux à l'endroit sans doute le plus ancien de la cité. Elle sourd à l'aplomb d'un plateau rocheux nommé « les Vieux Châteaux », qui dût jadis abriter la vieille agglomération de « Tornodurum » dans une région de plateaux calcaires et secs.

La Fosse Dionne n'a cessé d'intriguer au cours des siècles et présentait trois mystères, -selon M. Marcel MEUNIER, ancien président de la Société d'Etudes d'Avallon, auteur d'une savante étude hydrologique consacrée à l'antique « fons divonaa »-((122).. Quelle est la provenance de ses eaux ? Quelle est la raison d'un exutoire de forme curieuse et enfin, (ajoute plaisamment M. MEUNIER), l'existence d'un basilic est-elle une fable ou une réalité ?

Il n'est d'ailleurs pas certain que toutes les réponses puissent être apportées aujourd'hui, du moins à la première question posée. Pour l'essentiel, déjà au début de ce siècle, Camille ROUYER avait révélé la véritable nature de la source : «« La Fosse Dionne a toutes les apparences d'une source vauclusienne issue de la nappe profonde.... dont le débit augmente très rapidement à la suite d'une forte pluviosité... Elle est en rapport avec d'importantes fissures du sol et l'abondance de son débit paraît liée au voisinage du calcaire séquanien, traversé par de larges diaclases »(13)

.

En outre, selon un rapport du B.R.G.M. établi à la suite de travaux de détection engagés vers 1970, il existerait un passage souterrain entre une perte de la Laigne, petite rivière de la Côte-d'Or, et notre Fosse Dionne.

Marcel MEUNIER ajoute qu'en regardant cette fontaine «« on éprouve une certaine appréhension. On est craintif, inquiet même et la raison de cet état d'esprit tient probablement à l'aspect glauquee (nous dirons bleuté)) de cet orifice de sortie ».. Sans aller jusque là, il faut néanmoins convenir que la source provoque une curiosité extrême, d'ailleurs partagée par plusieurs adeptes des investigations spéléologiques qui se sont efforcés d'en percer le mystère.

Malheureusement, plusieurs de ces expéditions se soldèrent par des drames. Témoin, la mort de deux chercheurs, le 15 juillet 1962, par hydrocution ou résultant de la présence d'oxyde de carbone dans les bouteilles de plongée. Nouvelle tragédie en 1996, puisqu'en juin de cette année M. PEREZ trouvait la mort à -38 m, au-delà de la limite autorisée, au seuil de la première étroituree(14)

 

En ce qui nous concerne, nous nous attacherons simplement à l'examen des légendes du site ainsi qu'à la croyance locale relative au « basilic », animal fabuleux issu du bestiaire fantastique d'autrefois.

Charles PATRIAT, dans un article de « l'Echo du Tonnerrois » publié en 1894, déplore qu'on aitt «parfois estropié fâcheusement le nom de la Fosse Dionne, en l'orthographiant Fosse-d'Yonne ». Ill fait référence, dans une note manuscrite (in fine), à la mythologie grecque en rappelant que «« Dionée était une nymphe, fille de l'Océan et de Téthys. Elle fut au nombre des concubines de Jupiter qui eut d'elle Vénus, surnommée « Dionée » du nom de sa mère ».. Toutefois, l'étymologie ne lui semble pas poser de problème particulier : la Fosse Dionne est la « Fons Divona » ou source sacrée, toponyme rencontré en d'autres régions sous des formes apparentéess

Le rapport entre le nom de notre département et le toponyme de la « Fosse Dionne » n'étant que purement phonétique, il faut rechercher ailleurs les éléments d'identification de l'appellation de ce site. Jean FROMAGEOT, (et avec lui Marcel MEUNIER), pensee «pouvoir expliquer le vocable a Dionne » en y reconnaissant une contraction du mot «Divonne» ou «Divona ». Notre source ne serait donc qu'une «  Fons Divona », dédiée à la divinité celtique des eaux »» (op. déjà cité).

L'abbé PATRIAT précise que le tronc informe d'une statue fut trouvé dans la Fosse Dionne, en 1731. Etait-ce un débris de la divinité topique de ces eauxx « du genius loci, vénéré d'abord par les Gaulois indépendants, puis longtemps après par leurs descendants » ?? Georges DOTTIN, auteur d'un livre réputé sur la langue gauloise fait dériver le vocable « Divona » de l'irlandais « dia » : « déesse »»(16)

.

Ernest NÈGRE (op. déjà cité - art. 2110) indique que « Divona » est un toponyme gaulois exprimant l'idée de « source sacrée », rencontré ailleurs sous une forme analogue, telle la célèbre station thermale de Divonne-les-Bains, dans le département de l'Ain. D'ARBOIS de JUBAINVILLE note que la forme « Divonna » est due à l'influence romaine qui a remplacé le son « ei » gaulois par le « i » du latin. Il faut donc rétablir la forme exacte et lire « Devona »»(I7)

.

Nous sommes à la Fosse Dionne de Tonnerre réellement en présence d'un « culte des eaux » expression que dénonçait le folkloriste français Arnold VAN GENNEP tant elle lui semblait être utilisée sans discrimination, mélangeant les croyances et pratiques magico-religieuses (qu'il qualifiait de culte organisé) à celles s'attachant à la divinisation d'une source ou d'une rivière. Tout aussi prudent, Pierre SAINTYVES utilisait le terme dee «folklore des eaux pour englober non seulement les croyances et les rites, mais aussi les légendes, en un mot toutes les traditions relatives aux eaux »»(18)

 

SAINTYVES estimait que «« le peuple, chez les anciens, avait une vague idée du cycle des eaux, mais pratiquement, il donnait toute son attention aux eaux qui l'entouraient : aux sources et aux fontaines où il puisait ; aux étangs, aux lacs, aux rivières et aux fleuves où il pêchait; aux mers où il naviguait... Il attribuait à toutes ces eaux non seulement une individualité distincte, mais une quasi personnalité. Les conteurs et les poètes travaillèrent avec lui à les animer, à les doter d'une vie propre et d'une énergie particulière. Ainsi naquirent les esprits et les divinités des eaux... »» (ouvrage déjà cité, voir note 18)

Il rappelle la lutte de l'Eglise contre le culte des eaux. Nous avons évoqué dans la première partie de notre étude les interdits, défenses et autres anathèmes qui furent prononcés, depuis le Ve siècle contre les pratiques païennes qui s'exerçaient en faveur des arbres sacrés, sources et autres roches. Les décrets des divers Conciles, et notamment celui d'Auxerre, tenu en 578, n'eurent pas toujours, immédiatement, les succès escomptés..

CHARLEMAGNE s'en mêla personnellement, s'élevant, dans ses capitulaires, contre les superstitions. Il dénonce les «« insensés qui vont allumer des chandelles et pratiquer d'autres superstitions près des arbres, des pierres et des fontainess »(18bis) ..

Mais s'il est vrai qu'on peut brûler des idoles, abattre des arbres et détruire des roches, il en va tout autrement d'une source pratiquement impossible à combler et qui ne manque pas de réapparaître en quelqu'autre endroit... Dans l'impossibilité d'annihiler cette force naturelle pour en supprimer les croyances, l'Eglise composa et, le temps aidant, christianisa ces cultes vernaculaires en substituant les saints aux divinités topiques..

Notes

(12) Marcel MEUNIER - « La Fosse Dionne et les fontaines de Tonnerre, étude hydrologique» - Préface de Jean FROMAGEOT, Président de la S.A.H.T..

(13) Camille ROUYER - « Origine géologique de la Fosse-Dionne, à Tonnerre et des sources voisines » - Bulletin de la Société des Sciences de l'Yonne - pp. 177-184 + 1 carte - Année 1908 - 62e volume - 2e semestre - Auxerre - 1909..

(14)) Article non signé du quotidien départemental « L'Yonne Républicaine » : « La noyade du spéléologue de la Fosse Dionne serait due à la fatigue » - Edition du Lundi 24 juin 1996 - p. 3..

d° - « Fosse Dionne, Tonnerre, Yonne » - Document de cinq pages ronéotypées, délivrées par l'Office du Tourisme de la ville de Tonnerre..

(15) Charles PATRIAT - « La Fosse-Dionne » - Article publié dans le journal « l'Echo du Tonnerrois », livraison du 24 août 1894..

(16) Georges DOTTIN - « La langue gauloise, grammaire, texte et glossaire » - pp. 43 & 89 - SLATKINE REPRINTS - Genève, Paris - 1985..

(17) Claudius VAILLAT - « Culte des sources dans la Gaule antique, seconde partie : les origines préromaines du culte des sources en Gaule » - pp. 103-104 - article « Divona » - Ernest LEROUX - 1932 - Bibliothèque Nationale : 8-53631..

(18) C. LEROY - Revue du Folklore Français - « L'enquête sur le folklore des eaux » - JAN-MAR 1937 - 8e année - n° 1, pp. 2-7 - Bibliothèque Nationale n° 1264..

(18bis)) Le Bourguignon - « Causerie sur le vieux temps ; les fontaines merveilleuses » - article sur deux colonnes, signé « Un Vieux Bourguignon » - édition du 23 avril 1899..

d°- Référence citée par Claudius VAILLAT : « Capit. t. I, p. 5, LIV, X, titre 64 »..

 

 

2 . LA LEGENDE DE LA FOSSE DIONNE ET DES SOUS DU DIABLE

IL ETAIT UNE FOIS ....   LES SOUS DU DIABLE..

I

Il existe à Tonnerre, petite ville de la Bourgogne, une source nommée la Fosse-Yonne(sic), située dans le quartierr vieux de la ville; elle coule au pied d'une montagne effondrée, qui la domine à une hauteur de 60 m. Prise comme dans un fer à cheval, elle débouche sur une ruee étroite qu'habitent les tonneliers de la localité. Quelques maisons, incrustées comme des nids d'hirondelles au flanc circulaire du mont, donnent à ce point de la ville une physionomie des plus originales. Les bords de laa Fosse-Yonnee sont habituellement fréquentés par les pauvres femmes de l'endroit qui viennent y laver leur linge.

Mais ce qui frappe les regards, mais ce qui confond l'esprit, c'est la couleur étrange de ses eaux, c'est leur profondeur. L'eau de laa Fosse Yonnee est positivement bleue, d'un bleu vulgaire­ment connu sous le nom de bleu de roi. Hiver comme été, elle est toujours la même; rien ne la trouble, rien ne la change, rien ne la détériore. On y jette vainement la sonde ; la sonde plonge et descend toujours, toujours sans jamais atteindre le fond, sans y rencontrer un obstacle, un point d'appui. Où va tomber la pierre que le passant curieux pousse du pied dans laa Fosse Yonne ?? C'est le secret du Diable.

Toutefois, voici ce que l'on raconte sur la couleur fantastique de ses eaux et sur sa profondeur mystérieuse.

III

Le 13 juillet, l'an sept centième de l'ère chrétienne, un cavalier noir, portant à son casque un panache rouge comme le foyer d'une forge, entrait, monté sur une cavale blanche, dans la petite ville de Tonnerre..

 Il descendait au grand galop la gorge de la côte qui verse dans la ville ; le soleil brillait, les oiseaux chantaient. Les naseaux de l'animal flambaient comme une fournaise, ses prunelles luisaient comme des charbons ardents, et ses flancs fondaient en eau, déchirés par les larges éperons d'or du mystérieux cavalier..

Au galop impétueux de l'animal, un petit garçon nommé Pierre, s'était élancé curieusement sur le bord de la route ; il promenait ses grands yeux tout ébahis sur le beau cavalier, quand celui-ci lui cria::

- Enfant, ma jument a soif, indique-nous la source la plus voisine..

- Là-bas, sur la gauche, répondit aussitôt l'enfant, indiquant laa Fosse-Yonnee du doigt et du geste, vous trouverez là..

Le cavalier piqua sa cavale blanche et se dirigea vers la source ; à peine avait­-il fait quelque pas, qu'une énorme valise qu'il portait en croupe se creva. Pierre, qui suivait le cavalier des yeux, vit tomber, rouler et s'éparpiller sur la route une quantité de jolis sous luisants et neufs. Pierre courut les ramasser, observant bien si personne ne le voyait emplir ses poches des sous que ce grand et beau seigneur perdait..

Personne ne le vit. L'enfant rentra chez lui riche comme un Crésus, inquiet et dissimulé comme un avare..

La peur du châtiment est la conscience des mauvais sujets, une fois certains qu'ils n'auront pas les oreilles tirées, ils s'endorment dessus avec la sérénité du juste. Par cette raison peu concluante que le village ignorait son larcin, Pierre crut ce bien acquis, bien acquis. Le petit drôle connaissait déjà ce dicton : «   Péché caché est à moitié pardonné ». Ill le corrigea même parr TOUT A FAITT pardonné..

 

Quant au vigneron EVRAT, nul doute que s'il eût connu l'action peu délicate de monsieur son fils, suivant l'usage en vigueur dans le pays, une rude poignée de boulin emmanchée au bout du bras paternel aurait daubé d'importance sur le derrière compromis de notre jeune larron. Pierre échappa donc à la correction paternelle ; mais le Diable s'en mêlant, le malheureux fut bien autrement châtié..

IIII

Le lendemain, il devait y avoir grande fête à Tonnerre. Pierre se promet de tirer bon parti de sa fortune et de s'en donner à coeur joie. Le jour vint ; voilà notre gamin parti. La première rencontre qu'il fit fut celle d'un oiseleur qui revenait des champs, un nid de fauvette entre les mains ::

- Oiseleur, combien ce nid ? dit l'enfant à cet homme, avec l'aplomb suffisant d'un gros capitaliste..

L'oiseleur dit son prix. L'enfant s'empara du nid et paya sans marchan­derr           ; la jeunesse est prodigue. A peine ces pauvres oiselets avaient-ils du duvet. Cependant, comme Pierre longeait la haie du chemin, une fauvette vint battre des ailes autour de lui, caquetant avec colère. C'était la mère malheureuse de la couvée orpheline que Pierre emportait tout triomphant. Aux cris de la fauvette, voilà toute la nitée, jusqu'au culot, qui prend sa volée par les airs à la suite de la mère qui les guide en chantant. L'acheteur resta confondu..

Les enfants ne réfléchissent pas sur la nature de leurs impressions. Ces oiseaux qui s'envolaient sans plumes ne lui parurent pas un motif suffisant pour attirer son attention. Il n'y avait là, selon lui, qu'une chose indifférente et peu miraculeuse. Il avait donc oublié les pauvres oiseaux, lorsque le jardinier de l'enclos voisin vint à passer. Cet homme allait offrir des fleurs aux dames du château..

- Combien ce bouquet, bonhomme ? lui cria l'enfant ; et de suite il en fit emplette. Ce gros bouquet va bellement contenter notre mère, pensait-il. Cette pensée était d'un gentil garçon, mais comme il passait sur la route, à la même place où il avait ramassé ses sous, voilà que pivoines, roses, pervenches, oeillets, lis, s'effeuillent et tombent fanés à ses pieds, roulant à tout vent, comme des feuilles sèches..

- Cet homme nous a volé, murmura l'enfant, jetant loin de lui les tiges brûlées entre ses mains..

Comment comprendre, en effet, qu'il en pût être autrement ? Assurément, s'il y avait là un fripon, ce ne pouvait être M. Pierre !!

En ce moment, un aveugle allait, conduit par un caniche vieux et grave. L'homme chantait d'une voix lamentable un Noël du temps ; le chien implorait du regard la pitié des paysans..

M. Pierre jugea que c'était le moment d'user de sa fortune avec magnificence, en bon riche. Il étendit donc la main pour déposer quelques sous dans la sébile que le chien tenait entre ses dents.

L'animal détourna la tête, et l'aveugle s'écria :

- Enfant, le ciel ne nous permet pas d'accepter ton aumône.

- ces pauvres sont bien fiers, murmura notre jeune Crésus.

Et comme il continuait sa route, quelques pièces de monnaie tombèrent de sa poche à terre, sans qu'il s'en aperçût.

- Enfant ! lui cria l'aveugle, tu perds des sous.

A cet avertissement du pauvre homme, Pierre, un peu troublé, ramassa ses sous en silence. Son action de la veille lui traversa l'esprit, c'était une avant-garde du remords. Le pauvree continua son chemin. Cependant Pierre, voulant absolument faire partager sa fortune, car il avait bon coeur, courut assembler quelques camarades. I1 les conduisit dans la boutique d'un pâtissier pour les bien régaler. Les voilà à même les gâteaux, mangeant d'un appétit vorace, en vrais gloutons et comme gens peu habitués à se trouver à pareille fête. La friandise aiguisant la gourmandise, Dieu sait les biscuits, les croquets et les tartes qui y passèrent ! La bande vorace une fois rassasiée, M. Pierre paya la carte généreusement ; puis l'on s'éparpilla dans les herbes de la prairie voisine, le museau tout sucré et barbouillé de raisiné.

Mais pourquoi ces contorsions, ces grimaces, ces cris ? Les malheureux sont pris d'affreuses coliques, ils ont les entrailles en feu ; c'est comme un tison de l'enfer qui les dévore. Pierre les regarde d'un oeil étonné ; lui seul ne ressent rien de l'accident général ; heureux celui dont les bretelles ne sont pas fixées irrévocablement à la ceinture de la culotte ! heureux l'habile à s'en débarrasser ! Mais, hélas ! plus d'un le fut aussi de ses tourments secrets. Pierre qui, voyant souffrir ses petits amis, voulait pleurer, se mit à rire, à rire et tellement fort, que les autres le regardèrent avec colère, le soupçonnant de quelque mauvais tour. Ils s'éloignèrent de lui, remplis de terreur, en criant : « Au sorcier ! au sorcier ! Il nous a empoisonnés avec des gâteaux maudits, il aura vendu son âme au Diable !... »

- Voyez-vous les ingrats ! se disait Pierre en lui-même. Il s'éloigna avec mélanco­lie. Sur son chemin, il rencontra des jeunes gens qui jouaient à croix ou pile sur la place de l'Eglise. Ils jouaient de l'argent, le pire des enjeux. Pierre, faisant sonner ses sous, se proposa pour être de la partie. On l'admit au cercle de cette académie des rues. Ce fut prodigieux avec quel bonheur il gagna ! avec quelle rapidité il emplit ses poches ! Ce bonheur obstiné commença à devenir suspect à quelques joueurs, peu satisfaits de voir leur monnaie infidèle leur échapper si facilement. Voilà tout à coup qu'un grand bêta nasille, traînant la voix et tirant de l'oeil :

- Le gars nous a volés..

- Bah ! répondirent les malins, c'est le hasard qui l'a protégé..

On sait que le hasard est le patron des joueurs, mais le grand benêt aux cheveux plats et roux, et dont les bras pendaient collés le long du corps comme des manches de chemise au bout desquelles on aurait mis du plomb, se jeta sur l'enfant avec l'agilité d'une bête sauvage, lui arracha un sou des mains, et fit voir à ses camarades stupéfaits que les sous de M. Pierre étaient pile des deux côtés ; comme l'enfant jouait toujours sur la pile, toujours il gagnait.

Ce fut alors une véritable tempête de vociférations.

- Rends-nous notre argent, coquin !

- Tu seras pendu, scélérat ! hurlait la foule ameutée, les intéressés par dépit, les non intéressés pour donner dans le pays une bonne opinion de leur probité. On ne saurait douter de la probité de quiconque crie : au voleur ! Pierre avait donc à ses trousses l'hypocrisie et l'intérêt. Cepen­dant, il en fut quitte pour quelques mottes de terre au milieu des reins, suivies de plusieurs coups de gaule à travers les jambes. Pierre fit le tour de la ville, l'âme en proie aux plus vives terreurs.

Quand il fut seul, il se prit à trembler de tous ses membres, ses dents claquaient, il commençait à réfléchir sur les événements de la journée, sans toutefois s'en expliquer la cause.

Il était près de six heures, lors­qu'une faim terrible, une sorte dee faimvalle s'empara de son estomac : la soif lui brûla la gorge, le sommeil lui sema du gravier plein les yeux. Il entra chez un boulanger. Quand il voulut mordre dans le morceau de pain qu'il venait d'acheter, il lui sembla qu'il mordait à même dans un morceau de craie. Il rejeta le pain avec dégoût. Apercevant une ferme, il y entra pour boire un peu de lait ; à peine l'eut-il porté à ses lèvres qu'il se prit à vomir. Il lui sembla qu'il buvait du vinaigre. Un soupir souleva sa poitrine. Quand il voulut s'étendre à terre pour y goûter un peu de sommeil, il ne put fermer la paupière ; il lui sembla qu'il était couché parmi des sous entassés sur champ ; il se leva avec tristesse.

Comme il longeait le buisson où, le matin, il avait rencontré l'oiseleur, il entendit des petites fauvettes qui chan­taient :

- Petit voleur ! petit voleur ! Fuyez vite ! vite ! vite !

Pierre courba la tête et passa rapidement.

Comme il regagnait la route où les fleurs du vieux jardinier s'étaient effeuil­lées, toutes leurs pétales s'étaient groupées sur la place où le cavalier noir avait laissé tomber ses sous, et formaient de leurs couleurs, vivifiées par le souffle du soir, ce mot terrible :

- Voleur !

Pierre se cacha le visage de ses deux mains. Il rencontra l'aveugle et son chien : à son aspect l'animal quitta la sébile et se mit à hurler.

- Enfant, dit l'aveugle à Pierre, il y a quelqu'un quelque part qui n'est pas content de toi...

Pierre comprit qu'une main mystérieuse le frappait. Il se prit à trem­bler. En ce moment deux archers, qui entraient au grand galop dans la ville de Tonnerre, le glaçaient d'épouvante.

- On sait tout, pensa l'enfant. Le monde lui parut trop petit pour le cacher aux regards des soldats. C'est alors qu'il se dirigea vers laa Fosse-Yonnee pour s'y précipiter.

IVV

Au moment où Pierre arrivait à la source, deux personnages l'y avaient devancé : l'un était le cavalier de la veille, embusqué derrière un buisson avec sa cavale blanche. Qu'attendait-il ? Une victime : le malheureux Pierre.

Le second personnage était un vieil­lard à barbe blanche et vêtu d'une robe de laine blanche. Il était occupé à laver ses pieds poudreux dans l'eau claire de la fontaine, un long bâton d'apôtre était couché près de lui sur un manteau bleu déposé à terre.

Pierre arrivait, fondant en larmes. Il jeta dans laa Fosse Yonnee tous les sous qui lui restaient. Quels furent son étonnement et sa frayeur !

Les effigies de ces sous diaboliques se mirent à regarder l'enfant, en roulant sur lui des yeux énormes ; puis ces regards fascinateurs l'attiraient, l'atti­raient.

Il s'élançait dans les ondes de la source, quand le vieillard l'arrêta, lui disant :

- Que faites-vous, mon fils ?

Le vieillard regardait l'enfant avec bonté. Le pauvre petit se sentit sauvé. Il raconta tout. Ce vieillard était un de ceux qui pensent qu'il n'y a point de petites peines lorsque l'âme est troublée. Ce bon vieillard lui tendit les bras avec tendresse.

Pierre s'y précipita, plein de confiance : il avait trouvé un père miséri­cordieux.

Le cavalier noir frappait la terre du sol avec impatience.

- Dieu vous pardonne, mon enfant ! dit le vieillard ; il a vu votre repentir.

- Hélas, balbutia le malheureux Pierre, ces méchants sous, comme ils me regar­dent ! J'ai peur !

 Et l'enfant cachait son visage dans ses mains. Ce que voyant, l'évêque Pallade, car c'était lui, le saint homme, courut à son manteau, et, comme un bon père qui cache les défauts de ses enfants, il le jeta dans la source, sur les sous accusateurs ; alors la source prit tout à coup la couleur bleu sombre du mante.m. qu'elle a conservée depuis.

L'enfant tomba à genoux. En moment l'horloge de l'église qui domine la côte compta six heures. L'Angélus sonna. L'évêque fit un signe de croix. A ce son de la cloche, à ce signe de croix de l'évêque, le cavalier s'élança de son embuscade, hurla d'affreux blasphèmes, plongea dans la source avec sa cavale blanche, et disparut. La source bouillonna longtemps.

Quand les flots furent calmés, laa Fosse-Yonnee n'avait plus de sable. Le fond de son bassin venait d'être emporté à tout jamais dans les abîmes de l'enfer.

Depuis, on y jette vainement la sonde.

- Mon enfant, dit alors le saint évêque au petit Pierre, les sous que vous avez ramassés hier, sur la grande route, étaient maudits : ces sous étaient les sous du Diable !

Gardez-en le souvenir, et rappelez­ vouss que dans toutes les occasions de la vie

« Bienn mal acquis ne profite jamais ».. Et que «  Péché caché n'est jamais pardonné »

Savinien LAPOINTE

 

La légende des « Sous du Diable est issue d'un ouvrage de contes rédigé par le poète-cordonnier Savinien LAPOINTF. Nous en ignorons la provenance. Elle est peut être née tout simplement de l'inspiration du conteur sénonais. On ne peut que souscrire à la remarque exprimée par BÉRANGER dans la préface de l'ouvrage : «« ... cess contes charmants auxquels je ne fais qu'un reproche, c'est de ne pas s'être produits en plus grand nombre »» (46)). Nous ignorons si le volume deuxième qui devait prolonger le précédent a été ou non publié. Savinien LAPOINTE est un poète-ouvrier né à Sens en 1812. Bien qu'éprouvé par une cruelle épreuve familiale dans sa jeunesse, le jeune Savinien embrasse l'état de son père : il sera cordonnier. Il traverse la Révolution de 1848, aux côtés des émeutiers et, pris les armes à la main, manque d'être passé par les armes. Après son mariage, il publie ses premiers essais poétiques dans la Ruche Populairee (47)). Remarqué par LAMENNAIS, BÉRANGER et Eugène SUE, Savinien LAPOINTEE publiera un volume d'odes poétiques : « Il était une fois », ainsi que des « Mémoires sur BÉRANGER » qu'il considérait comme son père spirituel, et un recueil de contes auquel nous avons emprunté le récit des « Sous du Diable ». Savinien LAPOINTE est décédé à Soucy le 29 décembre 1893 et repose dans le cimetière communal de cette localité sénonaisee (48)

Source :"LES EAUX MERVEILLEUSES DU TONNERROIS"
            Pierre MILLAT  
            Tiré à part du bulletin n°11 - année 1997
            édité par l'association des Amis de la Chapelle de Villeneuve-aux-Riches-Hommes

Notes:

(46)) Savinien LAPOINTE - « II était une fois... » - Contes illustrés de 130 dessins de Henri PILLE - pp. 117-128 - Editions Alphonse LEMERRE, éditeur - Paris - 20 septembre 1886. Cette version a également été reprise dans une édition populaire.

d° - Jean PUISSANT, ouvrage cité, renvoi note 3bis, a reproduit cette légende en indiquant que «« cette légende a été racontée aussi par Savinien LAPOINTE dans son livre: « i! était une fois... » - pp.. 163-169:

 

(47)) Eugène SUE - Préface de l'ouvrage de Savinien LAPOINTE : « Une voix d'en bas», rédigée le 22 août 1844 - pp.. I­XXXVII. Paris - s.d. (1844 ?).

 

(48)) Etienne DODET - « Rue Savinien-Lapointe ; la mémoire d'un poète-ouvrier » - L'Yonne Républicaine - Edition du 30 octobre 1986.

d° - Bernard LEGER, Professeur d'Histoire au Lycée Polyvalent Régional de Sens a présenté une communication sur Savinien LAPOINTE à la séance de la Société Archéologique de Sens du mardi 7 octobre 1986.

 

3 . LA LEGENDE DU MANTEAU DE LA VIERGE

Nous avons eu en décembre 1996, la bonne fortune de pouvoir enregistrer l'une de ces créations, sans doute contemporaine du siècle dernier à la suite d'une émission télévisée de FR3 Bourgogne (du 07 décembre) destinée à promouvoir le pays tonnerrois, et nous permettant ainsi d'enrichir notre corpus légendaire.

De fait, ce jour-là, M. Paul MIDANT, Tonnerrois de souche et membre de la S.A.H. de Tonnerre, évoquait une légende qui a pris naissance dans le quartier même de Bourberaultt «   et que racontaient les vieilles femmes aux gamins du quartier »

 

La légende du manteau de la Vierge

« En ce temps-là, la Fosse Dionne n'existait pas encore ; de dessous la falaise coulait une source dont les eaux allaient se perdre dans un bourbier immonde jusqu'à la rivière de l'Armançon. C'est pourquoi ce quartier, pourtant très populeux, aux petites rues tortueuses, s'appelait Bourberault. Ce nom lui est d'ailleurs resté.

Une pauvre jeune fille, un soir, revenait de son travail par l'une de ces ruelles sombres et boueuses. Brusquement, elle sentit dans son dos une présence, un homme certainement qui activait le pas lorsqu'elle pressait sa marche, ralentissait lorsqu'elle freinait la sienne.

Tout laissait supposer à la jeune fille qu'elle était suivie... qu'elle allait être rattrapée. D'ailleurs, ne sentait-elle pas le souffle de son poursuivant ? Sans aucun doute, c'était le démon en ces lieux, qui cherchait une nouvelle victime.

Alors, au moment où la main griffue du diable -car c'était bien lui- allait s'abattre sur son épaule, la pauvre fille, terrorisée, implora la Sainte Vierge, la suppliant de venir à son secours.

Une grande lueur se fit : la Vierge apparut dans son grand manteau couleur émeraude. Elle étala ce manteau devant la jeune fille ; aussitôt, au pied de la falaise, s'ouvrit un vaste cratère rempli d'eau pure et transparente, et la Vierge y entraîna sa protégée qui, ainsi, fut sauvée du démon.

La Sainte Vierge a peut-être oublié de retirer du fond de la Fosse Dionne, ainsi créée, son beau manteau puisque, depuis ce jour, l'eau qui s'écoule a toujours cette belle coloration bleu-vert; celle du manteau de Marie »

 

M. MIDANT -que nous remercions de sa collaboration en la circonstance- pense que sa mère, qui habitait le quartier de Bourberault, avait entendu ce récit des « bonnes soeurs » qui dirigeaient, jusqu'à la séparation de l'Eglise et de l'Etat, l'école maternelle de la ville, laquelle se trouvait, entre 1851 et 1955, rue du Prieuré, à l'emplacement du Service de la Médecine du Travail.

 

             Source :"LES EAUX MERVEILLEUSES DU TONNERROIS"
            Pierre MILLAT  
            Tiré à part du bulletin n°11; année 19977
            édité par l'association des Amis de la Chapelle de Villeneuve-aux-Riches-Hommes

 

4 .. LA LEGENDE DE SAINT JEAN DE REOME ET DU BASILIC DE LA FOSSE DIONNE

Le texte le plus ancien qui évoque la vie et le miracle de Saint Jean de Réome semble avoir été écrit en 659, soit 114 ans après le décès du personnage. Deux autres « Vita » furent ultérieurement rédigées aux VIIIe et IXe siècle. L'un des premiers documents manuscrits de l'histoire de Tonnerre faisant état de cette légende se trouve à la Bibliothèque municipale, dirigée par Melle BECAVIN. Il s'agit d'une « description de la ville de Tonnerre », faite en 1592 par Pierre PETITJEHAN, notaire de son état. L'exemplaire de la bibliothèque se révèle être une copie du XVIIIe, rédigée par Joseph DUCLON de COURTIVE, le 25 septembre 1773.

Pierre PETITJEHAN a puisé à de bonnes sources pour rédiger sa « Description de l'ancienne moderne et nouvelle ville de Tonnerre, antiquités des églises hospitaux et abbayes y estans, etc ». Non seulement il consulte les anciennes archives de l'hôpital et de la ville, et celles de l'ancienne abbaye Saint-Michel, mais aussi, il attache une importance non négligeable au témoignage des anciens. Enfin, il extrait des grandes chroniques, (notamment celle de Grégoire de Tours) toutes les marques du passé qui se rattachent à l'ancienne cité tonnerroise.


Le basilic de la Fosse Dionne ( extrait de l'ouvrage de Marcel MEUNIER )

C'est ainsi qu'il nous livre le témoignage suivant (avec l'orthographe du texte) extrait de l'Histoire de France de Grégoire de Tours, traduit par Edme BARBETTE, archiprêtre de Tonnerre :

 « Cette ville haute était nécessiteuse d'eau, il y avait quelques puits dont il reste encore les apparences audits vergers CADOT et GARNIER, en sorte que pour tirer leur incommodité d'eau à la fosse d'yonne qui est au dessous dans le faux bourg de bourberault auquel pour lors il n'i avait que quelques maisons séparées, l'église Saint Nicolas et la chapelle Saint Antoine, l'on y montait et descendait par degrés de pierre ; partie desquels ont été recouverts, il y a environ dix ans, à l'endroit de la plante et vigne que M. Jean HERARD, procureur faisait planter.

Et puisque nous sommes sur les termes de cette fosse d'Yonne, qui est une grande source admirable pour montrer de l'antiquité et source d'icelle, se trouve aux leçons de matines Saint Jean l'Abbé, comme lors qu'il eût quitté le pays de sa nativité proche de Langres, issu de noble lignée, cherchant les lieux il se retira proche le château de Tonnerre où vivant solitairement avec quelques disciples, étant à l'ombrageuse vallée où est à présent la ditte fosse d'Yonne, et ayant disette d'eau, il fût averti qu'au dit lieu il y avait un puits remply, et un serpent Basilicq qui infectait le peuple.

Lui même commence d'une besche ou pioche à fouïr la terre au dit endroit d'où sortit la belle et grande source d'eau que l'on y voit, et ce fait conjura et fit mourir le dit serpent basilique, ensorte qu'il rendit ce lieu fréquent et habitable et après y avoir vécu quelques espaces de tems, il se retira au lieu appellé Montiers St Jean où, après avoir vécu saintement, et fait plusieurs autres miracles, il rendit son esprit à Dieu après avoir vécu dans cette vallée de misère six vingt ans »( 19)

.

PETITJEHAN, dans le goût des lettrés de l'époque, taquine la muse et concède volontiers : qu'il en a «« tiré ce petit huitain qui s'ensuit »  

« Lors que Saint Jean l'abbé
en un désert lamentable
d'un basilicq enflambé,
en Bourberaut fit miracle,
et toujours incontinent
belle source bien coulant
traversa toute la rue,
qui depuis toujours est vue»

 

               Notre chroniqueur fait observer que l'ermite se nomme Saint Jean de Réomaï (sic) et qu'il est décédé le 28 janvier de l'année 539. Cette date est controversée puisque les Petits Bollandistes indiquent celle de 545, après, il est vrai, une existence d'une exceptionnelle longévité, puisque PETITJEHAN nous dit que le Saint vécut l'espace de « six vingt ans », soit 120 ans !

                 M. Claude HOHL, ancien Directeur départemental des Archives de l'Yonne, a préfacé la réédition d'André MATTON. Les quelques lignes suivantes font preuve d'une certaine sévérité de jugement envers PETITJEHAN et témoignent aussi du peu d'intérêt que porte leur auteur aux récits merveilleux :: « Notre « antiquaire » est aussi un homme crédule. Ainsi, il accueille dans son ouvrage la légende de Saint-Jean-Réomé tuant le dragon qui infectait la Fosse-Dionne et livrant aux habitants de Tonnerre la source dont ils ne pouvaient pas s'approcher... (Il) est l'héritier d'une tradition historiographique tenace, davantage préoccupée de merveilleux que de vraisemblance »» (20

 ( ... )

              Source::"LES EAUX MERVEILLEUSES DU TONNERROIS"
            Pierre MILLAT  
            Tiré à part du bulletin n°11; année 19977
            édité par l'association des Amis de la Chapelle de Villeneuve-aux-Riches-Hommes
   

Notes:

(19)) Pierre PETITJEHAN - « Description de l'antienne, moderne et nouvelle ville de Tonnerre, antiquitez des églises, hospitaux et abbayes y estang, ung brief discours de ce qui s'est passé de nostre temps. Recueil des villes, bourgs, bourguades qui ressortissent tant aux doyenné, bailliages, chastelleneies, que ellection et grenier à sel du Comté dudict Tonnerre» - 1592 - Copie du XVIIIe siècle faite par Joseph DUCLON de COURTIVE, le 25 septembre 1773. La première page du manuscrit original comporte la devise suivante «« Endurer pour durer».. Nous remercions Mademoiselle BECAVIN, Bibliothécaire Municipale de Tonnerre, d'avoir facilité nos recherches et de son aimable accueil..

L'ouvrage a fait l'objet d'une réédition complétée et réalisée avec beaucoup de talent par Monsieur André MATTON, historien du Tonnerrois et ancien Vice-Président de la Société d'Archéologie et d'Histoire du Tonnerrois. Le 26 juillet 1988, le quotidien départemental « l'Yonne Républicaine » avait rendu compte de ce travail important de réédition dont nous extrayons le passage suivant: «« Aucun de ces manuscrits n'estt complet. M. MAATTON a dû faire une synthèse de l'ensemble pour s'approcher le plus près possible de l'original. Il a dû d'autre part faire oeuvre de créateur et c'est là, sans doute son plus grand mérite, pour donner une forme livresque à de simples notes. Une longue recherche typographique ».

En 1992, M. MATTON a aussi réalisé la réédition de l'ouvrage « Mémoire sur Tonnerre, avec notes, dissertations ett preuves justificatives»» rédigé en 1730 par François David CERVEAU (Curé de Serrigny ). M. MATTON a de nouveau réalisé un travail remarquable, tiré à 100 exemplaires qui met à la portée du chercheur ou du simple curieux l'une des sources les plus intéressantes de l'histoire du Tonnerrois, en effectuant à la fois le travail de recherches complémentaires jusqu'aux tâches de saisie informatique et de reliure de l'ouvrage - Voir l'article de « L'Yonne Républicaine » : « A Dannemoine, André MATTON relie l'histoire », signé B.G., édition du jeudi 30 juillet 1992.

(20)) Voir cahier n° 1 : « Antiquitez (sic) de Tonnerre » - préface signée Claude HOHL - p. 4.

LES EAUX MERVEILLEUSES DU TONNERROIS - Pierre MILLAT - Page 111


Source :"LES EAUX MERVEILLEUSES DU TONNERROIS"
Pierre MILLAT  
Tiré à part du bulletin n°11 - année 1997
édité par l'association des Amis de la Chapelle de Villeneuve-aux-Riches-Hommes


Légendes de l'Yonne

 

Retour Livre 1

D'autres légendes :

Accès Livre 2