ICAONNA Le patrimoine touristique et culturel de l'Yonne
TOURISME
CULTUREL

DANS L'YONNE
www.yonne-89.net
            Blog

 

La Vallée du Serein de secret en secret

La Vallée du Serein
Texte de Francine BONARDOT
Revue Pays de Bourgogne N°188
juillet 2000 – Page 28 à 34
La Vallée du Serein de secret en secret


Le Serein se jette dans l'Yonne à Bassou
(Photo Claude RICHARD)

Dans l’Yonne, un parcours au grand jour

Au sortir de Toutry voici donc le Serein en terre icaunaise. Son charme et sa fraîcheur frangée de nénuphars n'en seront qu'accrus. Roches auxoises et morvandelles se sont effacées et c'est la fertile Terre-Plaine qui reçoit avec aisance le cours toujours sinueux de la rivière. En rive droite une petite route pittoresque va nous emmener jusqu'au bourg historique de Guillon. La côtoyant, un Serein élargi qui "sérénise" à merveille le paysage pastoral. Pendant une cinquantaine de kilomètres une infinité de moulins, ruinés ou restaurés, de charmants gués, passerelles et vieux ponts, un orchestre de cascades vont enchanter notre promenade.

 

Entre oppidum et Mont-Royal

Si le chef-lieu cantonal de Guillon est resté célèbre par le traité conclu en 1359 avec les envahisseurs d'outre-Manche moyennant "200 000 moutons d'or" il est surtout remarquable par les huit arches de son pont confectionné en pierre locale dont la coloration pourprée est due à la présence du minerai de fer. Ces pierres furent jointoyées à l'aide de ciment romain dont plusieurs usines établies au long de la vallée firent leur spécialité. On retrouve ces pierres colorées notamment à l'église datée du Xllle siècle avec clocher massif et dans la plupart des demeures. L'étendue de la rivière, le frais murmure des cascades laissent deviner plusieurs moulins et scieries avant que l'eau n'effectue une courbe sensible et poursuive sa course dans une verdoyante vallée. Quelques croupes boisées la dominent : le Montfault et la Montagne de Verre sur lesquelles aurait été, bien que contesté, un très ancien oppidum celtique fortifié au temps de l'âge de bronze et que l'on a parfois appelé "l'Alésia de l'Yonne". A droite, la Butte, au pied de laquelle se tapit le charmant village de Trévilly qui dissimule à merveille les vieilles pierres de ses granges, culs de fours et pigeonniers coiffés en pavillon.

Mais avant, Courterolles n'a pas manqué de nous séduire par son château à la française, sa petite île où sommeille un vieux moulin, la roue en est toujours visible, son gué typique porteur d'une chaussée.

Sur la droite une promenade champêtre par le chemin des Teurots permet, jusqu'à Périgny, d'approcher les rives paisibles du Serein. Mais sachez cependant que cette paix fut et peut être encore troublée par des crues intempestives dont celle historique de 1856. Quelques boucles et méandres déliés, les rus du Champ Millet et de Marmeaux affluant en rive droite et le Serein laisse à sa gauche la butte, incontournable au touriste, du Mont-Royal devenu Montréal. Mais quittons l'eau un instant pour un chapitre d'Histoire.


Montréal : Porte d'En-Bas (Photo Claude RICHARD)

C'est à pied qu'il faut parcourir le village étiré entre les deux portes ogivales du XIIIe siècle: celle d'En Bas et celle d'En Haut qui sert toujours de clocher à la superbe église dominant à la fois l'Auxois occidental et une partie de la Terre-Plaine. Cette ancienne collégiale, d'un style gothique primitif, renferme parmi ses œuvres d'art 26 stalles sculptées, remarquable échantillon de l'art rural et régional. Laissons couler nos pas devant les massives demeures des XIVe, XVe et XVIe siècles, tourelles et échauguettes jusqu'au terre-­plein entourant l'église.

Le puissant château élevé sur ce mont, détruit par les Normands, fut remplacé par une forteresse avec trois murs d'enceinte, propriété des sires de Montréal jusqu'au démantèlement sur l'ordre du roi Henri IV. Le panorama est ici exceptionnel: villages nichés aux replis des collines avec Thisy et son château féodal du XIIIe siècle, le château de Montelon, plus près, la ferme fortifiée de Chérisy. A nos pieds, le Serein aux méandres réguliers qui fuit vers Angely.

 

Un charme pastoral

II faut en contrebas du village aller flâner sur ses bords, près du Moulin Château où une jolie promenade est aménagée face au bief: halte reposante dans une verdure amplement déployée.

A gauche de la vallée toujours aussi pastorale s'étire Angely dont le nom serait dérivé de angellum signifiant angle. Le Serein va effectivement, tout comme la D11, dessiner un angle droit suivi d'une vaste courbe dans laquelle arrive le ruisseau des Rouches avant que la vallée ne se resserre, que les croupes festonnées de bois ne s'approchent de l'eau pour annoncer déjà les méandres encaissés et les gorges signalés par Pierre Rat. Admirons au passage, au hameau de Pancy, les vestiges d'un manoir du XVe siècle: un donjon massif coiffé d'un haut toit, émergeant de l'ensemble, avec tourelles et échauguettes. Et voici l'Isle-sur­-Serein, la bien nommée puisque le bourg doit son nom à l'île fortifiée qui le composa primitivement. Cette île est toujours occupée par un château ancien, domaine agricole. Moulins et cimenteries utilisaient l'eau des deux bras du Serein. Celui-ci se glissant dans l'étroitesse du vallon a laissé le souvenir de crues célèbres: 1836, 1846, 1856 qui recouvraient l'île, celle de janvier 1910 monta jusqu'à l'église située en rive droite comme la majorité du bourg. Face à elle une fontaine monumentale due à l'architecte Charles Percier.

Après deux angles prononcés voici le Serein en sa vallée escarpée, dominée par des barres rocheuses et boisées. Ses boucles semi-circulaires, de plus en plus encaissées, ne seront parfois accessibles qu'aux marcheurs bien entraînés. II a reçu en rive gauche les ruisseaux de la Barre et de La Goutte. En rive droite, une petite route nous emmène à Civry-sur-Serein délicieusement adossé à un coteau forestier, quelques vignes apparaissent.

Belles pierres sèches, escaliers taillés de main d'homme, citernes monolithes posées aux façades de maisons d'un temps comme suspendu entre le passé et le présent, tout en ce lieu inspira le peintre expressionniste Chaïm Soutine qui s'abrita ici durant l'été 1939. Ne quittons pas Civry sans admirer le curieux lavoir sous-mairie au bassin arrondi, le portail roman de l'église ainsi que l'élégant porche composé d'arcades en plein cintre reliées entre elles par de fines colonnes géminées.

Face à Civry, Dissangis, en rive gauche qui recèle également une église massive aux robustes contreforts dont un percé qui permet le passage; un porche de style roman est attribué au XVIe siècle.

Le village possède surtout le pittoresque lavoir de la Roche: impluvium octogonal porteur en son bassin d'une roche verdâtre due à une source pétrifiante.

 

La pierre la plus décorative

 Si l'on poursuit, au-delà de Civry, la petite route de la rive droite surplombant le Serein, Massangis d'abord, Tormancy ensuite nous offriront l'un et l'autre quelques échantillons de la belle pierre locale toujours extraite dans les carrières environnantes pour ses facultés décoratives. La pierre de Massangis est présente dans les supports des quatre pieds de la Tour Eiffel et au palais du Trocadéro. A Massangis passons le joli pont à trois arches et descendons par le chemin du Moulin jusqu'au large bief du Serein qui cascade en musiquant sur un tapis de nénuphars. Au long de la rue principale le Musée des Pierreux rappelle la vocation du village. A Massangis encore, le petit train touristique à voie étroite établi jusqu'à Rochefort, réminiscence du Tacot du Serein qui fut longtemps intégré à la vie de la vallée.

Tormancy est surtout remarquable par son pont architectural à trois arches, bordé de chasse-roues il est dû à l'architecte Tircuit. Au-dessus d'une arche une plaque porte la date du 16 juin 1828. Entre le village et la rivière un bon chemin champêtre entrant sous-bois emmènera, au long de quelques méandres, les amateurs de marche jusqu'à Grimault accessible par la D86. Ce village pittoresque et bien fleuri est bâti au surplomb d'un méandre précédant une boucle très escarpée. La boucle suivante glisse au long des Grottes des Grandes Gueules. Au cours de ses méandres resserrés le Serein, à l'assaut des calcaires durs de la vallée, au contraire de l'apport d'affluents, se voit soutirer une partie de ses eaux qui - nous dit Pierre Rat - ressortiront en aval de Noyers ou fuiront vers la Cure. De Grimault seule la D86 permet de poursuivre la promenade après s'être approché de la rivière au hameau de Cours bâti en belvédère et qui dissimule un prieuré et une chapelle du XIIe siècle, cette dernière classée aux Monuments Historiques.

Un vaste méandre encore au pied d'un paysage aux pentes adoucies et le Serein va se dirigeant très peu de temps vers le nord se préparer, en bonne rivière bourguignonne, à ceinturer la bourgade médiévale de Noyers­-sur-Serein. A la manière de l'Armançon à Semur-en-Auxois ou encore de la Seine à Châtillon-sur-Seine il va effectuer une double boucle dans une vallée subitement élargie avant de s'infléchir régulièrement du nord à l'ouest jusqu'à Ligny-le-Châtel.

A Noyers point n'est besoin de quitter les bords de l'eau pour se replonger dans l'Histoire. II suffit de longer les remparts qui furent ourlés de 23 tours courtes et massives dont certaines sont très bien conservées. Trois portes y furent pratiquées : la Porte Peinte par laquelle on entre au bourg depuis la D86, la Porte de la rue Franche ou de Tonnerre à l'opposé et la Porte Venoise à l'est. D'une porte à l'autre, des rues pavées bordées aussi bien de somptueuses façades Renaissance que de très pittoresques et moyenâgeuses maisons à colombages, des arcades sur robustes piliers, des places colorées et savoureuses pour nous offrir à merveille le film d'une époque : celles du Marché au Blé ; de la petite Etape aux vins, du Grenier à sel avec en couronnement le clocher gothique de l'église Notre-Dame qui émerge, telle une tour de garde et s'aperçoit des quatre points de l'Horizon.

 

La crue mémorable de 1866

Sur la façade de l'Hôtel de Ville est gravé le niveau des crues mémorables du Serein: 25 septembre 1866 à environ un mètre cinquante du sol, 4 mai 1836, 13 mai 1856, 21 janvier 1920, de 75 à 50 centimètres environ.

Ne quittons pas Noyers sans évoquer la belle Vierge au raisin qui veille sur la ville depuis la porte de la rue Franche. Chaque année au 15 août a lieu, guidée par le hucher, la procession de sainte-Vérote, nom païen donné à la Vierge avec le temps: celle-ci était censée veiller sur les vignerons de ce bourg qui fut viticole jusqu'au XIXe siècle. Un coussin sur lequel est posé un vérot ou grappe de raisin vert est porté jusqu'à la statue suivi du pressoir symbolisant le vin. Autre tradition venue du XIIIe siècle : le lancer au 14 juillet de boules en bois sur le pavé en direction de la même porte, les boules ne sont pas tout à fait rondes. La tradition serait liée à l'affranchissement des habitants. Le Serein glisse désormais en terrain à la fois calcaire et argileux dans un paysage toujours cerné de boqueteaux. Suivons-le en rive droite d'abord par la D86 puis, au-delà d'Annay et de Perrigny, en rive gauche par la D45. On aperçoit bientôt, en retrait d'importantes usines désaffectées, le château de Moutot, il fut possession du duc de Luynes, le dernier seigneur de Noyers. Face à Annay-sur-Serein qui posséda autrefois trois moulins arrêtons-nous un instant au bord du bief à Perrigny-sur­-Serein où est la pittoresque place des Fontaines. Deux lavoirs, l'un en retrait ouvert par trois arcades, un plus petit, de plein-air, au bord de l'eau, ils recueillent tous deux sous forme de résurgence les eaux infiltrées du Serein.

 

En terre viticole

Quelques kilomètres paisibles durant lesquels se poursuit notre promenade à travers un paysage de culture et d'élevage. Jusqu'à Chablis les villages se suivent régulièrement, rive droite ou rive gauche, tous nous offrant, avec une église Renaissance, un chemin de ronde, un chemin des Fossés, une rue des Remparts, du Porche ou de la Poterne, quelque tour ronde ou carrée, signes indiscutables des fortifications qui les protégeaient. Molay d'abord, en forme de quadrilatère, bien abrité derrière ses murs, puis Sainte-Vertu bâti à flanc de coteau avec ruelles pentues, un petit musée de la Coiffure y est installé. Juste avant d'y pénétrer on aperçoit la vieille gare environnée de nostalgie ainsi que le chemin herbu, emplacement de la voie qui emportait autrefois le tacot au long de la vallée. Et puis voici Poilly-sur-Serein, étagé en rive droite, les prés et les terres à culture s'étirent en pente douce tandis que reculent les frondaisons. Ce premier village classé viticole est donc présage de vignes bien qu'elles se dérobent encore à notre regard. Dominant le bourg et la rivière la superbe église classée, datée des XVe et XVIe siècles, s'approchant du gothique flamboyant et d'une architecture champenoise. Au fil de l'eau, face à la longue façade du moulin Jaquillat, un atelier de poterie y est installé, un décor bucolique de cascades et de biefs. Une route presque plate nous emmène à Chemilly-sur-Serein où l'ancien pâtis communal se prête à merveille à une aire de repos toute tapissée de verdure. De Chemilly à Chichée il est possible d'emprunter, à pied, en rive droite, un chemin champêtre qui permet de suivre de très près quelques méandres de la rivière.

 

Chablis, porte d'or

Et voici qu'au delà des terres à cultures les pentes douces et déboisées se sont garnies de vignes tandis que nous parviennent depuis les rues de Chichée les arômes des "chablis" et "petit chablis" annonçant les crûs prestigieux. Quatre kilomètres encore, un Serein de moins en moins tortueux, des bras et des biefs divisant les eaux et voici, dans la lumière blonde de ses pierres et de ses vignes, offrant son Histoire au service du Tourisme, la "porte d'or" de la Bourgogne, Chablis. L'eau et le vin sont évidemment présents en la cité. L'eau c'est le Serein dont le bief des moulins, il y en eut cinq, longe la majeure partie de la ville. II reflète à son passage les arcades du lavoir établi à son bord. Un peu à l'écart, le Serein lui même: camping, piscine, aire de jeux et de détente ont profité de ses rives ainsi que la Promenade du Pâtis et le Parc de la Liberté situés en aval de la ville, là où les rangs de ceps cascadent au long des coteaux en se rapprochant des rives.

Le vin c'est depuis le IX, siècle qu'il enrichit la cité lorsque Charles-le-Chauve donna aux moines de Saint-Germain d'Auxerre la petite "cella cableiae" fondée trois cents ans plus tôt par le roi burgonde Sigismond. Les moines valorisèrent alors les vignes existantes, en replantèrent d'autres et favorisèrent sa commercialisation. Le vin de Chablis et du Chablisien c'est dans les 68000 hectares de plants, l'arôme savoureux des "grands crûs" et des "premiers crûs" qui fit dire au XVIIIe siècle au chanoine Gaudon "mon vin embaume cette année, enchante le gosier et laisse une suave odeur de mousseron".

Avant que le Serein ne nous invite au long du vignoble glissons-nous entre les tours de la Porte Noël, recueillons-nous un instant en la collégiale Saint-Martin, bel échantillon d'architecture gothique, sa porte latérale est curieusement tapissée de fers d'animaux. L'église Saint-Pierre quant à elle, plus ancienne, amputée depuis la Révolution sommeille dans le cimetière au sud de la ville. A voir à Chablis l'Obédiencerie, le vieux Prieuré et bien sûr le Petit Pontigny, siège de la Confrérie des Piliers Chablisiens.

 

Ligny-le-Châtel, la bastide

C'est un Serein reposé, presque rectiligne par endroits, qui glisse désormais entre les terres caillouteuses du vignoble. A la sortie de Poinchy la D131, campagnarde, suit la rive gauche, traverse le village de la Chapelle-Vaultepeigne dominé par une église sans clocher selon l'ordonnance cistercienne et nous invite à passer le pont de Villy. En rive droite, la D91 toute frangée de vignes accompagne un Serein qui louvoie posément jusqu'à Maligny. Cette ancienne place forte a gardé de son château un donjon remanié ainsi qu'un colombier trapu situé à proximité du moulin. Le village est pittoresque par son ancienne halle et surtout l'église massive dont le clocher-tour est déporté à droite du transept. Quelques kilomètres au long desquels le Serein conserve la direction du nord qu'il observe depuis Chablis et voici le remarquable chef-lieu cantonal de Ligny-le-Châtel installé au bord du bief qui actionnait le Moulin des Fées. Un long lavoir à galerie reflète une frise en bois ouvragée. L'Histoire a laissé à la bourgade la forme d'un carré et toutes ses rues, à la manière d'une bastide, se croisent à angle droit: Une enceinte avec 12 tours la défendait autrefois. A l'entrée, une église trapue au clocher accolé à la toiture, à la fois romane et Renaissance, présente de nombreuses gargouilles. Tout comme l'Armançon qu'il va longer parallèlement à distance, le Serein vient buter aux abords de la Champagne et infléchit son cours vers l'ouest et ce, jusqu'à son arrivée dans l'Yonne. Les vignes s'en éloignant il retrouve à nouveau une vallée très verdoyante s'élargissant en rive gauche et dominée à droite par la masse sombre de la forêt domaniale de Pontigny.

 

Pontigny, le vaisseau de pierre

Pontigny dont le superbe vaisseau de pierre nous attend, assis dans ses terres. Mais avant il faut d'abord franchir le pont, de forme bombée, il fut remanié au cours des siècles mais ses origines sont liées à celles de l'abbaye. II avait la particularité d'être à la jonction de trois évêchés: Auxerre, Sens et Langres et de trois comtés: Auxerre, Tonnerre et la Champagne, il apparaissait sur les armoiries de l'abbaye. L'abbatiale quant à elle, élégante, majestueuse, empreinte d'une sobriété toute cistercienne captive surtout l'attention par l'abondante clarté baignant voûtes, arcades et piliers lesquels harmonisent avec aisance deux styles parfaitement assemblés. Bien que l'ensemble abbatial soit proche du Serein celui-ci se contente de cascader abondamment au moulin transformé en hôtellerie.

Continuant à serpenter dans une plaine à la fois bocagère et céréalière il glisse au bas de Seignelay après avoir reçu en rive gauche son dernier affluent, le ru de Buchin ; l'avant-dernier, le ru de Beine, l'ayant rejoint à Poinchy. Seignelay qui posséda un important château reste typique par ses solides maisons de pierre serrées au long de rues en pente. II possède encore quelques vestiges historiques et deux monuments classés: l'ancienne halle en bois du XVIIe siècle et l'église avoisinante munie d'un clocher-­tour coiffé d'un dôme. Une plaque apposée extérieurement rappelle le passage de Jeanne d'Arc en route pour Reims le 4 juillet 1429. Puis voici Beaumont, niché dans la verdure, le Serein y coule entre des rives semées de boqueteaux. Quelques derniers méandres, un paysage qui s'est urbanisé dans les terres alluviales s'étendant de Laroche-Migennes à Auxerre. Laissant à sa droite le petit village de Bonnard où dit-on la vie est agréable, le Serein parvient au terme de son bucolique voyage icaunais. Après avoir promené de multiples senteurs sur ses eaux paisibles, musardé aux nombreux gués offerts au long de son parcours, après s'être glissé sous des ponts tous aussi charmants les uns que les autres il se laisse enjamber par quelques arches de pierre avant d'offrir ses eaux à celles effervescentes de l'Yonne récemment libérée de l'imposante écluse de Bassou.

 

Bibliographie :

-La Bourgogne ancienne (Terre de souvenance Delville 1985)
-Yonne (Editions Bonneton 1992)
-Histoire des fortifications en Bourgogne, (Editions Martelle)
-Ballades en Bourgogne ( Henri Cannard 1983)
-le canton de Guillon à la belle époque
-Le canton de L'Isle-sur-Serein à la belle époque (Pierre Haasé -  CIDAC Avallon 1990)


La Vallée du Serein
Texte de Francine BONARDOT
Revue Pays de Bourgogne N°188
juillet 2000 – Page 28 à 34
La Vallée du Serein de secret en secret


Histoires sur l'Yonne

 

Retour Livre 4

D'autres histoires :

Accès Livre 1

Accès Livre 2

Accès Livre 3

Accès Livre 5