ICAONNA Le patrimoine touristique et culturel de l'Yonne
TOURISME
CULTUREL

DANS L'YONNE
www.yonne-89.net
            Blog

 

Emile et Léa

Quelques extraits du premier chapitre :

Émile Mauny est né le 1er mars 1877 à Vorvigny, petit hameau de la commune d’Esnon, canton de Brienon-sur-Armançon, dans le département de l’Yonne. Son père Louis, Émile y exerçait le métier de cantonnier, auquel il ajoutait celui de vigneron. Sa mère, Appoline Gibault, était, comme nombre de campagnardes, “ sans profession ”. Les guillemets s’imposent. On se doit de souligner que “ sans profession ” est bien loin de signifier “ sans besogne ” en particulier à la campagne et à cette époque.

( …)

Le hameau de Vorvigny, berceau d’Émile, se niche au débouché d’un vallon échancrant le rebord du plateau d’Othe, tout au nord de la commune. À l’inverse du bourg, son éloignement des courants de circulation et sa proximité de la forêt, en font un havre de paix. Émile a pu trouver là les sources d’un amour de la nature, et particulièrement de la forêt, qui le suivra tout au long de sa vie. Même dans les moments les plus tragiques qu’il vivra au front, la pensée de sa campagne natale restera très présente dans son esprit, au point que parfois, tel objectif désigné dans la sèche efficacité du vocabulaire militaire par une simple “ cote ” suivie du chiffre de son altitude éveillera en lui le souvenir de certaine colline dominant son village, là où, enfant, il aimait flâner à la recherche des champignons ou des baies sauvages.

(…)

L’année 1900 est celle de son mariage avec Denise Léa Poncet, jeune institutrice native d’un village limitrophe du sien, Bussy-en-Othe. On n’allait pas très loin chercher une épouse en ce temps-là. Cela ne les a nullement empêchés de faire un excellent ménage.

(…)

Léa débutera sa carrière de maîtresse stagiaire à Tonnerre pour l’année scolaire 1893-1894, puis à l’école communale de Bussy-en-Othe, son village natal, jusqu’en 1898. On imagine la fierté de ses parents, modestes agriculteurs, heureux de pouvoir ainsi prendre à témoin leurs amis et connaissances de la réussite de leur fille ! Et puis c’est Joigny, où elle est nommée en qualité d’institutrice adjointe à l’école primaire supérieure pour y enseigner les sciences. Son parcours devient ensuite rigoureusement identique à celui d’Émile, puisque désormais mari et femme, leurs affectations suivantes seront toujours identiques : Sergines, puis Sens (école de la rue de Lyon), Ancy-le-Franc, Saint-Martin-sur-Oreuse et enfin Courlon à partir de la rentrée scolaire de l’automne 1911.

Le poste de Courlon fut leur plus longue affectation. Ils y restèrent 19 ans, soit jusqu’à l’âge de la retraite. Selon leurs propres dires, c’est à Courlon qu’ils passèrent la meilleure partie de leur carrière. (…) C’est aussi lors de leur vie courlonnaise qu’ils vécurent le cataclysme de la Grande Guerre et son cortège de drames…


Les douze chapitres suivants

relatent les péripéties vécues par ce couple d’instituteurs. La lecture des correspondances croisées du soldat et des membres de sa famille illustre de façon saisissante le décalage entre le vécu des hommes sur le front et les illusions de l’arrière entretenues par le “ bourrage de crâne ” de la presse.

Émile vivra toutes les épreuves imposées aux fantassins. Il ne manquera pas d’exprimer son avis sur la guerre au risque de s’exposer à la censure qui, heureusement pour lui, ne pouvait s’exercer que par sondages.

Léa devra gérer l’absence de l’homme tant dans ses fonctions d’enseignant que dans celle de secrétaire de la mairie de son petit village de Courlon-sur-Yonne.

Ce couple attachant donne une réconfortante vision d’espoir en montrant comment l’humain peut se révéler apte à supporter des épreuves inhumaines.

 

Michel Mauny Emile et Léa Imprimerie Moutot 2006


Témoignages du Passé

 

Retour Recueil 5

D'autres témoignages sur l'Yonne :

Accès Recueil 1

Accès Recueil 2

Accès Recueil 3

Accès Recueil 4